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Le Royaume de Da’amat-Saba
 
 
 
La capitale du royaume de Da’amat-Saba serait Yéha.
 
 
 
Haoulti ; Souverain VI° siècle avjc
 
Françis Anfray note dans « les anciens éthiopiens » p. 61 :
 
«Une entité distincte, pas une annexe.

Les noms de ces quatre rois relèvent de l’onomastique sémitique d’Ethiopie, Ils sont un témoignage spécifique de la plus ancienne culture historique de ce pays. Aucun n’est attesté dans les nombreuses inscriptions d’Arabie du sud, et aucun nom de roi sudarabique n’est mentionné dans les inscriptions pré axoumites. Ce témoignage confirme ce que l’on devinait par d’autres indices, à savoir qu’il n’y eut pas d’identité entre cette culture d’Ethiopie et celle d’Arabie méridionale aux alentours du cinquième siècle avant jc. La culture pré axoumite ne fut pas, contrairement à l’opinion qui a longtemps prévalue, un simple provignage de la souche sabéenne sur le haut plateau africain.

L’étude de ces inscriptions, accomplie principalement par A.J. Drexes et R. Schnieider, n’a pas fait que dévoiler ces faits ressortissant au domaine politique ; elle a aussi révélé le nom de six Dieux du Panthéon pré axoumite : Nrw, Sdqn, Smn, Rb, Syhn et Yfm que, par convention et pour faciliter la lecture, on peut transcrire : Naraw, Sadaqan, Shaman, Raba, Shayhan et Yafaam. Ces noms de divinités sont attestés dans le Tigray par des inscriptions trouvées à Yeha, Seglamen, Addi-Kaweh, Enda-Tcherqos et Gidget, et nulle part en Arabie. Des Dieux sabéens appartenaient aussi au panthéon pré axoumite. Leurs noms sont mentionnés à la fin des inscriptions royales. Ils sont au nombre de cinq : Astar, Almaqah, Hawbas, Dhat-Himyam et Dhat-Baadan ».

 
Origine non yéménite de la civilisation pré axoumite sabéenne.
Les civilisations pré axoumites sont :
- la pré axoumite du II° millénaire avjc ou ONA de -1400 à -800,
- la pré axoumite du I° millénaire avjc ou Da’amat-Saba de -800 à -300,
- la pré axoumite tardive de - 300 à - 100.
 
Jacqueline Pirenne célèbre orientaliste, spécialiste de la civilisation sabéenne évoque l’arrivée au premier millénaire avant notre ère de populations sémitiques sabéennes et même hébraïque sur le plateau éthiopien.
 
Y réalisant une brillante civilisation qui passera ensuite au Yémen.
 
Voici ce qu’elle écrit : dans son article « des Grecs à l’aurore de la culture monumentale sabéenne » (actes du colloque de Strasbourg 1987) confirme que les Sabéens sont arrivés d’abord au Tigré éthiopien et ont pénétré au Yémen par la côte de la Mer Rouge.
« Comme je l’avais exprimé alors, l’art du Tigré éthiopien comporte des monuments de types inconnus au Yémen (naos de statue, grands autels à encens cylindriques) et qui sont plus beaux que ceux du Yémen ; enfin, il s’y marque une influence méroïtique, absente au Yémen ».
 
« Il y a maintenant d’autres difficultés.
 
Les dernières inscriptions publiées font apparaître que la graphie des inscriptions des deux plus anciens « rois » attestés au Tigré (du groupe 2) n’est pas seulement fruste mais bien d’un style « A » (selon la paléographie), antérieur au sabéen « classique » (style B); et ce style dure deux générations. Après quoi une autre lignée de « rois » prend le pouvoir et a des inscriptions (du groupe 1) qui sont, cette fois, du style sabéen classique (B).
 
Il s’en suit qu’il ne peut s’agir d’une expansion sabéenne du temps de Karib’il Watar (dont la graphie est de style B2). Les rois de cette seconde lignée se disent « moukarrib de Da’amat et Saba » ; leur dieu est Ilmuqah.
 
Il est donc visible que l’expansion ne s’est pas faite du Yémen vers l’Ethiopie, mais bien en sens inverse : de l’Ethiopie vers le Yémen.
 
Nous retrouvons ici notre culte du héros « Ilmuquah », introduit au Yémen « par la Mer Rouge, de l’Ethiopie ».
 
On remarquera que les inscriptions sabéennes rupestres, antérieures à la période des moukarrib, ne connaissent pas Ilmuquah, mais bien Athlar, Dhat,Himyarn, et Hawbas, comme les inscriptions pré monumentales et de style A au Tigré éthiopien.
 
Donc, les Sabéens, dont le dieu est Ilmuquah, sont arrivés d’abord au Tigré éthiopien et ont pénétré au Yémen par la côte de la Mer Rouge ».
 
La première migration sabéenne.
 
Cette conclusion, absolument contraire à toutes les vues reçues, est pourtant la seule qui explique les faits et leur fasse justice.
 
La chronologie haute s’arrangeait tacitement d’une incohérence majeure. Les Sabéens sont attestés sous Sargon II et sous Sennachérib en Arabie du N-O, avec des chefs nommés Karib’il et Yatha’amar. Comment pourrait on expliquer que des chefs portant ces noms aient vécu au Yémen en même temps ?et que la reine de Saba et les Sabéens soient situés au Yémen depuis le XIII° siècle avant notre ère?(comme ce fut soutenu encre récemment par H. Von Wissmann). Ou bien ils sont au nord, ou bien ils sont au sud. C’est au nord au nord qu’ils sont attestés aux VIII et VII° siècles. C’est seulement dans la chronologie longue de l’histoire yéménite qu’ils se situent en même temps au sud.
 
En effet, selon ma chronologie paléographique, ils sont au Yémen aux VII° et VI° siècles, avec des graphies rupestres. L’explication est dès lors évidente : ils ont émigré du Nord vers le Sud.
 
Si nous cherchons pourquoi, c’est encore évident. Les rois assyriens ont fait des raids en Arabie et ont fait payer tribut aux Sabéens et aux autres Arabes ; et cela a été de mal en pis puisque Sennachérib a lancé en 690 une campagne en Arabie jusqu’à Dumah. Le néo babylonien Nabuchodonosor s’est rendu maître de la Syrie et a lancé des raids contre les arabes en 599-598. En 550-540, Nabonide séjournera à Teima, tant cette région est intégrée à son royaume.
 
Sous Sennachérib (vers 690) les Sabéens ont pu choisir d’émigrer, plutôt que d’être livrés aux exactions assyriennes. Ils ont pu s’y décider aussi après les raids de Nabuchodonosor (en 599), près d’un siècle plus tard.
 
A mon avis, des données de fait montrent qu’ils ont du le faire les deux fois, en deux vagues successives.
 
En effet, la « Table des peuples» (de Genèse X) nous montre Saba, fils de Kush (donc en Afrique) et Sheba, fils de Rama fils de Kush, qui est frère de Dedan (donc en Arabie du N-O). Cette table est attribuée au VIII°-VII° s. et reflète donc une situation de ce temps : des Sabéens auraient émigrés en Ethiopie. Nous ne pouvons y saisir alors leur présence puisqu’ils n’ont pas d’écriture, sinon des graffites.
 
Les Sabéens ont dû alors pousser jusqu’au Yémen où ils se sont installés dans la région de Marib (remémorant sur les rochers d’un sanctuaire rupestre la généalogie de leur chefs). Ils ont alors pour dieux, au Tigré comme au Yémen : Athar, Hawbas et Dhat Himyam.
 
La seconde migration sabéenne.
 
C’est au Tigré éthiopien que nous trouvons les indices d’une seconde migration des Sabéens.
 
En effet, la graphie monumentale (quoique de style A) apparaît subitement : le premier roi attesté a d’abord un sceau en pierre avec une inscription en style de graffite, complètement chaotique. Puis, il a de belles inscriptions où il se dit « roi lutteur » qui a été fait roi par ses dieux et aussi par Ilmuquah et Abak Wadum (inscription d’Addi Seglamen). Son fils, « roi lutteur généreux, moukarrib de Da’amat, règne sur Da’amat, sur Saba et sur les ‘BR, sur les blancs et sur les noirs ».
 
J’y vois cette situation :
des noirs autochtones,
des blancs, sabéens déjà installés depuis un siècle,
    qui règnent sur Da’amat et aussi sur les suivants :
     des Sabéens nouvellement arrivés,
     Enfin des ‘Br.
 
Qui sont ces derniers ?
 
R. Schneider n’a osé donner aucune interprétation. Selon le sens obvie du terme arabe : ce pourrait être « des migrants » ; mais le terme (attesté dans les inscriptions assyriennes : les Abiru) peut désigner aussi les Hébreux.
 
On pourrait hésiter si cette dernière interprétation ne permettait (enfin !) de rendre compte de toute la tradition éthiopienne et de la légende nationale de la reine de Saba, comme on va le voir.
 
Il est normal que des « Hébreux » aient émigrés en même temps que la deuxième vague de Sabéens, puisque la première prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, sous Joaisquin, suivie par une déportation à Babylone, est de 598 alors que les raids de même Nabuchodonosor contre les Arabes sont de 599-598.
 
Mais, au Tigré, la lignée de ces premiers rois ne demeure pas au pouvoir.
 
Les deux rois suivants se disent « Moukarrib de Da’amat et Saba » ; leur dieu est Ilmuquah. Le premier a pris le pouvoir, dit-il, en s’emparant « du butin de Da’amat, tant à l’Est qu’à l’Ouest ». Ils règnent aussi « sur Da’amat et Saba et les Hébreux, sur les blancs et les noirs ». Mais ils se donnent le qualificatif de YG’DYN. Qu’est-ce à dire ? AJ. Drewes avait bien vu (quoique hypothétiquement) que ce pourrait être le mot originel du nom que se donnèrent les Ethiopiens : ‘Ag’adian ou Ge’ed (guèze). La racine du mot est YG’d qui signifie « émigrer, se libérer ». Les Ag’adian ou Yag’adian sont donc des « émigrés » qui ont fui pour se libérer.
 
Ces émigrés sont Sabéens, avec dialecte arabe et dieu Ilmuqah (le dialecte des premiers arrivants Sabéens diffère par quelques particularités. caractérisant le groupe 2 de Drewes, soit parce que leur dialecte est d’un stade plus ancien d’un siècle, soit parce qu’il a évolué sur place).
 
   
 
 
 
 
 
 
 
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